La pluie étant un art majeur au même titre que la Danse (la pluie fait des claquettes… chantait Claude Nougaro), permettons-nous ici quelques flaques news qui ne dérogeront pas à cette logique certes humide mais pourtant si réelle.
Ainsi peut-on lire, en farfouillant les médias, quelques nouvelles intéressantes :
Le musée Etienne Terrus d’Elne (Pyrénées Orientales) s’est rendu compte que la moitié des œuvres du peintre n’avaient pas été peintes par l’artiste. Scandale ! Voilà de la peinture à l’huile qui tombe à l’eau, au grand dam des conservateurs dont le préjudice se situerait aux alentours de 160 000 euros.
De même, dans un tout autre genre (mais qui reste dans l’Art, puisqu’il s’agit de photographie), Marcio Cabral a failli gruger le Muséum d’Histoire Naturelle, qui attribuait un prix prestigieux consacré à la vie sauvage. Les reportages animaliers de la BBC sont parmi les plus réputés du monde (avec le National Geographic). Or, voici ce qu’il advînt :
« Baptisée « Prédateur nocturne », le cliché, pris au parc des Emas (Brésil), avait permis à Marcio Cabral de remporter en 2017 le prix de la meilleure photo, dans la catégorie « Animaux dans leur environnement », décerné par le Museum d’histoire naturelle de Londres. «
Sauf que l’animal photographié était empaillé. L’article est à retrouver dans Sud-Ouest . Donc bernique pour Marcio Cabral, qui ira nourrir les illusions du fourmilier dans son HLM plein de termites.
Plongeons maintenant dans les véritables flaques news, avec nos bottes, nos cuissardes, nos mouches et nos moulinets Peerless BAM :
la pêche aux carnassiers ouvre le 1er mai dans le petit pays, comme le signale la Presse locale (article abonnés mais c’est pas grave, l’essentiel est d’avertir le Canard pour qu’il n’y laisse pas de palmes).
Autre conflit, sur l’Adour celui-là : les saumons qui remontent ce petit fleuve (400 km) ne sont pas contents. Ainsi que les habitants de Navarrenx en Béarn, et de Tarbes, ( préfecture des Hautes Pyrénées) que le fleuve traverse. Comme chacun sait, qui peut le plus fera tout pour qu’il en reste le moins aux autres. Du coup, les poissons ont peur. Un peu comme les migrants dans les Alpes, au col de l’Echelle (à poissons) : être pris dans des filets identitaires en tentant de passer de l’eau de mer à l’eau de source. Cruelles natations. Etranges verdicts. Tristes Alpes.
Ces popotinages pourraient voguer à l’infini, encerclés malgré eux par le fait que la Terre est ronde, que les barrières de coraux s’érodent, disparaissent comme, disons, la peinture d’un monde que n’aurait pas peint Etienne Terrus, peintre catalan, ou ce sympathique animal qu’est le fourmilier, qui sait tout mais le tait dès que son museau aspire toutes ces véritables usines du quotidien (il se nourrit dans le rendement de ses narines par expérience taiseuses mais exceptionnellement efficaces), et nous, si faibles, si fébriles, qui respirons la connerie comme un parfum à la mode…
Il n’y a pas de vraie vie que celle que l’on a. Mais qui la choisit, toi, moi, eux ?
Toute l’eau du Croire a été bue par ceux qui n’y croyaient pas et comme ta langue sèche ne salivait que trop on t’a dit vas voir le fleuve et tu t’y noieras, L’espoir que tu portais en toi, le seul, le vrai, c’est de mourir ici, sur cette rive, parce que tu es notre fils, que tu as gagné l’autre rive. Pour en tirer profit, mais surtout pas l’anéantir. Tu as mis l’eau à la bouche, grandioses papotinages, mais l’inutilité des flaques news, de ces réalités observées, de ces inepties nées d’un monde totalement imbécile, qu’en faire ?
Il n’y aura pas d’ »en faire », Papa, il n’y aura pas plus d’ »enfer », papi, il n’y aura que des femmes des enfants et des hommes, qui vivront un peu partout dans le vaste monde. Ce seront les derniers. Combien de temps survivront-ils au fil du temps ? Nous verrons cela quand nous investirons ce domaine: le nouveau monde, qui te regarde dans les yeux.
AK
28 04 2018
Ptcq