La Nouvelle République des Gilets Jaunes (épisode 4)

Précédemment : épisode 3

– « Non, désolé… Ecoutez, je vais réfléchir encore un peu et je reviendrai vous voir »

– « Très bien ! Ne vous précipitez pas, après tout c’est un choix qui engage pour la vie. »

Sur le chemin du retour, Arnold ne savait plus s’il était énervé ou déprimé. Si cela ne tenait qu’à lui il resterait bien Sans Titre. Après tout « Sans Titre » était un Titre comme un autre si on y réfléchissait bien… Il avait déjà essayé de faire valoir cet argument, mais cela lui avait rapporté une convocation devant la Commission d’Eradication des Paradoxes… Mieux valait ne pas insister.

A nouveau perdu dans ses pensées il percuta un homme qui venait dans l’autre sens. Ou plutôt il eu l’impression d’être percuté, cette fois-ci. « Décidemment c’est la journée ! » se dit-il en s’apprêtant à se confondre en excuses malgré tout. Mais l’autre homme ne s’était pas arrêté et était déjà loin. Il ne portait apparemment aucun signe distinctif, probablement un Sans Titre lui aussi.

Ce n’est qu’en arrivant chez lui qu’Arnold trouva dans sa poche un bout de papier griffonné. Il lut : « Les temps sont sombres mais la lumière est moins loin que vous l’imaginez. Rejoignez-nous ce soir à la nuit tombée, à l’ancien dépôt des autolibs », et c’était signé « Macronie Libre ! ». Il était certain de ne rien avoir dans les poches en partant de chez lui le matin, et en y repensant il avait eu l’impression que l’inconnu qui l’avait bousculé tout à l’heure s’était accroché à lui : il avait pensé que c’était pour ne pas tomber, mais en réalité il avait dû en profiter pour glisser le papier dans la poche.

Arnold réfléchissait et ne savait qu’en penser… Il avait entendu comme tout le monde des rumeurs sur l’existence d’un réseau de résistants, mais si un tel réseau existait il était bien discret : aucune action, aucun sabotage dont il eut entendu parler, rien de ce que font habituellement les réseaux de résistance. Et si c’était un piège ? Il allait se rendre au rendez-vous où l’attendrait un comité de Bonnets Rouges, serait inculpé de macronisme, et finirait sur un trottoir en Costard-Cravate Noir.

La suite : épisode 5

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